La ligue des super-méditants

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Ce qu'il ne faut pas dire à un enfant anxieux

La parentalité consciente nous enseigne toute l'importance d'être attentif aux besoins et à l’expression des enfants. Faire méditer les enfant est un acte de parentalité consciente et la relation qui se construit ne peut qu'en profiter. Gare cependant à quelques phrases dont l'effet peut être contreproductif ! 

À première vue, celles-ci sont inoffensives. Elles peuvent cependant provoquer ressentiment et baisse de l’estime de soi. Il serait dommage de gâcher tout le beau travail fait avec la méditation par un mot mal choisi.

Mais quelles sont ces expressions ? En voici une sélection :  

1. « Je sais que tu peux faire mieux »

Une certaine frustration peut se rencontrer chez les parents d’enfants anxieux, notamment lorsqu’ils estiment que leur enfant a un potentiel bien plus grand que celui qu’il manifeste.

Attention cependant, tout commentaire qui revient à nier l’effort qu’a entrepris l’enfant aura l’effet inverse de celui recherché.

Plutôt qu’un « peu mieux faire », soyez donc le plus précis possible et reconnaissez les efforts déjà accomplis.

2. « Toujours » et « Jamais »

Il est très tentant de fonctionner sur la base de « toujours » ou des « jamais ». « Tu oublies toujours des chaussettes » ou « tu ne te souviens bizarrement jamais te m’appeler lorsque tu vas être en retard ».

Attention là encore, ce sont des étiquettes dont vos enfants se souviendront, surtout les plus anxieux d’entre eux.

Les enfants deviennent ce qu’on dit qu’ils sont. Plutôt que d’employer ces termes, demandez à votre enfant ce que vous pouvez faire pour l’aider à s’améliorer.

3. « J’aimerais que tu sois comme ta soeur/ton frère ».

Frères et soeurs peuvent entretenir des rapports de rivalité, surtout si vous avez la comparaison facile.

Si vous dites « ton frère fait du piano tellement bien, pourquoi n’en fais tu pas aussi bien que lui », cela revient à dire à votre enfant que le piano est le truc de votre frères et qu’il ne fait pas le poids.

La comparaison range les frères et soeurs dans des catégories et décourage les enfants d’essayer ce que leurs frères et soeurs réussissent.

4. « Fais-moi confiance, il n’y a rien à craindre »

Votre enfant s’inquiète. Vous savez qu’il y a matière à inquiétude donc vous dites « fais-moi confiance, il n’y a rien à craindre ». Efficace non ? Si seulement les choses étaient si simples...

Pourquoi votre réconfort ne sert à rien? Parce que votre enfant meurt d’envie de vous écouter, mais que son cerveau l’en empêche.

Pendant les périodes d’anxiété, un processus cognifitif instinctif place votre enfant en état de survie. La partie rationnelle du cerveau cède alors le pas. Il devient très difficile à votre petite tête blonde de penser clairement en utilisant sa logique…

5. « On ne fait pas comme ça »

Vous avez demandé à votre enfant de finir sa soupe, de plier une serviette ou de nettoyer la voiture. Le fait est que vous appréciez l’aide, mais vous apercevez rapidement que le travail est baclé.

En fonction de votre degré de perfectionnisme, il pourra être tentant de « passer dernière. ».

C’est une erreur, car l’enfant n’apprendra jamais comment faire et sera moins enclin à essayer les choses que vous lui demandez.

Optez pour davantage de collaboration : « regarde, je te montre une astuce pour plier les serviettes ».

6. « Parce que je le dis »

Nous sommes tous passés par là. Vous avez besoin de partir et n’avez pas le temps d’expliquer pourquoi il faut éteindre l’ordinateur ou aller à tel ou tel rendez-vous.

Dire « Parce que je le dis » vous donne du contrôle et empêche l’enfant d’apprendre une leçon d’autonomie.

Disons que votre enfant ne veut pas rendre visite à votre grande tante un jour de plein soleil. Une ballade à vélo semble une plus belle occupation à ses yeux.  « Parce que je te l’ai dit », ne fait que réduire son contrôle sur ce dont il est capable de faire.

Préférez dire : « Je sais que tu préferais faire du vélo, mais tatie veut vraiment te voir et nous essayons de faire honneur à la famille. »

Ainsi, même si l’enfant continue à faire la tête, il sait que ses sentiments sont pris en comptes et apprend au passage quelque chose sur vos valeurs.

7. « Tu es le meilleur! »

Dénigrer les efforts de votre enfant n’est pas une bonne approche.  Complimenter l’enfant sans raison n’en est pas toujours une meilleure.

Exemple : vous répétez sans cesse à votre enfant combien il est intelligent. Au fil du temps, ce dernier en viendra probablement à avoir peur du changement ou du travail par peur d’échouer et de perdre l’image qu’il a à vos yeux.

Dire à un enfant « mais tu es intelligent » est aussi mauvais, car cela revient à voir votre enfant à travers un certain prisme. Soyez donc toujours précis dans vos louanges.

8. « Ne parle pas aux inconnus. »

Cette phrase ne veut trop rien dire pour un enfant. Un enfant anxieux peut surtout prendre cette règle de la mauvaise façon et ne parler à personne, même à policier ou un pompier qui lui viendrait en aide.

Plutôt qu’une phrase aussi creuse, imaginez des scénarios puis expliquez leur quoi faire dans telle ou telle situation  « Que ferais-tu tu un homme venait t’offrir des bonbons ?» 

Étant donné que la plupart des affaires de maltraitance impliquent des personnes que les enfants connaissent, il est également avisé de recourir à l’intelligence émotionelle de l’enfant : « si quelqu’un te fait te sentir triste ou te fais peur, dis-le-moi tout de suite ».

9. « Fais attention »

Une telle phrase prononcée pendant que votre enfant s’amuse sur un terrain de jeu le fera surtout tomber plus facilement. Elle est une distraction évidente.

Si vous avez peur, rapprochez-vous de l’enfant, jouez éventuellement avez lui pleinement et soyez prêt à intervenir.

10. « Tu vas nous faire honte »

Rien ne déstabilise plus un enfant que cette phrase. Quand vous dites ça, vous impliquez que votre enfant ne vit pas par rapport à la norme et agit de façon inacceptable.

Auto-centrée et dépendants, les jeunes humains ne feront pas la différence entre ce qu’ils sont et le  comportement en question. Parlez plutôt avec l’enfant du comportement en question, faites lui comprendre les choses par le jeu et incarnez ce que vous souhaitez voir appliquer.