Inspiration

Mon nouveau livre : La légende des deux loups

J'ai le plaisir de vous annoncer que mon nouveau livre, La légende des deux loups est enfin disponible sur Amazon :) 

Betinna, mon illustratrice a eu quelques soucis de santé qui expliquent le retard mais le résultat de son génial talent, vous pouvez l'obtenir aujourd'hui, et c'est l'essentiel.

Ce livre est une version illustrée et accessible à tous, enfants y compris, de la célèbre parabole des deux loups.

Il raconte l'histoire de Jules et de sa découverte de nos deux loups intérieurs, celui gouverné par la peur et celui gouverné par l'amour.

Le message délivré est universel : une fois notre colère exprimée, nous avons le choix de nourrir de la haine ou de nourrir de la bienveillance. Un choix qui a des conséquences importantes, à la fois pour nous mêmes et pour les autres.

Cet album contient 32 pages. Son prix de lancement est d'environ 12€.

FEUILLETAGE vidéo via ce lien : https://youtu.be/a7p3BQtYUqQ

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Vous pouvez aider au lancement de ce livre en partageant cet article avec vos proches.

Paisible week-end à toutes et à tous,

Louis.

 

Un conte de Tolstoi sur l'importance du moment présent

Méditer, être pleinement conscient, c'est reconnaître l'importance du moment présent.

Ce concept de moment présent peut cependant se montrer parfois abstraits. Nous pouvons comprendre à tort qu'il s'agit d'une invitation à entamer une quête de plaisirs infinis. Nous pouvons aussi considérer qu'il s'agit d'un concept creux et ne pas en saisir la profondeur. 

Cette difficulté est d'autant plus grande avec des enfants. Ces derniers ont moins de difficulté pour vivre dans le moment présent mais il peut être délicat de leur montrer en quoi est précieux ce à quoi ils accèdent avec une si grande facilité. 

Pour cela, le conte des trois questions de Tolstoi est très pédagogique. Il existe même une version adaptée aux enfants (voir plus bas). 

La version originale 

L'histoire d'un roi curieux et généreux 

Un roi pensa, une fois, que s’il savait toujours le moment où il faut commencer chaque œuvre, s’il savait avec quelles gens il faut travailler, avec qui il ne le faut pas, et, principalement, s’il savait toujours quelle affaire est la plus importante, alors il n’aurait jamais d’ennuis.

Après avoir réfléchi, le roi fit savoir dans tout son royaume qu’il donnerait une grande récompense à celui qui lui apprendrait comment savoir le temps opportun pour chaque affaire, quelles sont les gens les plus nécessaires et comment ne pas se tromper dans le choix de l’œuvre la plus importante de toutes.

Et des savants commencèrent à venir pour répondre à ces différentes questions.

A quelle moment commencer chaque œuvre ? 

À la première question les uns disaient que pour connaître le temps opportun pour chaque affaire il faut se tracer d’avance l’emploi du temps, du mois, de l’année et le suivre strictement. C’est seulement alors, disaient-ils, que chaque chose se fait en son temps. 

Les autres disaient qu’on ne peut décider d’avance quelle chose il faut faire en tel temps, mais qu’il ne faut pas s’oublier dans des amusements stériles et être toujours attentif à ce qui arrive, et alors faire ce qu’exige le moment. 

Les troisièmes disaient que le roi aurait beau être attentif à ce qui arrive, un seul homme ne peut jamais décider sûrement en quel moment il faut faire telle ou telle chose, qu’il faut avoir le conseil d’hommes sages et, d’après ce conseil, voir ce qu’il faut faire et en quel temps. 

Les quatrièmes disaient qu’il y a des affaires pour lesquelles on n’a pas le temps d’interroger des conseillers et qu’il faut décider à l’instant si c’est le moment ou non de les commencer. Or pour le savoir, il faudrait savoir à l’avance ce qui arrivera ; et cela, seuls les mages le peuvent. De sorte que, pour connaître le temps opportun pour chaque affaire, il faut interroger les mages.

Avec quels gens travailler ? 

Les réponses à la seconde question furent aussi diverses. Les uns disaient que les hommes les plus nécessaires aux rois sont ses aides dans le gouvernement ; les autres nommaient les prêtres. Les troisièmes disaient que les hommes les plus nécessaires pour les rois sont les médecins ; ce sont les soldats, disaient les quatrièmes.

Quel œuvre est la plus importante ? 

À la troisième question : quelle œuvre est la plus importante au monde ? les uns répondaient les sciences ; les autres, l’art militaire ; les troisièmes, l’adoration de Dieu.

Des réponses qui ne satisfont pas le roi 

Vu la diversité des réponses, le roi n’accepta aucune d’elles et ne récompensa personne 

La nouvelle décision du roi 

Afin d’avoir une réponse sûre à ces questions, il résolut d’aller interroger un ermite, réputé pour sa sagesse.

Cet ermite vivait dans la forêt, ne sortait jamais, ne recevait que des gens simples. Aussi le roi s’habilla-t-il de vêtement pauvres et, avant d’arriver avec sa suite jusqu’à la cellule de l’ermite, il descendit de cheval et s’y rendit seul à pied.

Quand le roi s’approcha de l’ermite, celui-ci était devant sa cellule et retournait un massif. En apercevant le roi, il le salua et aussitôt se remit à creuser.

L’ermite était maigre et faible. Il enfonça la pelle dans la terre puis, ayant retourné le petit tas de terre, il soupira lourdement.

Le roi s’approcha de lui et lui dit :

— Je suis venu chez toi, sage ermite, pour te demander la réponse à trois questions : Quel temps faut-il connaître et ne pas laisser échapper pour ne pas s’en repentir après ? Quelles sont les gens les plus nécessaires et avec qui faut-il travailler plus, et avec qui moins ? Quelles sont les œuvres les plus importantes et, par conséquent laquelle faut-il faire avant toutes les autres ?

L’ermite écouta le roi et ne répondit rien. Il cracha dans ses mains et, de nouveau, se mit à remuer la terre.

La vie chez l'ermite 

— Tu es fatigué, dit le roi, donne-moi la pelle, je travaillerai pour toi.

— Merci, dit l’ermite, et, lui donnant la pelle, il s’assit sur le sol.

Après avoir retourné deux massifs, le roi s’arrêta et répéta ses questions. L’ermite ne répondit rien, se leva et tendit les mains vers la pelle.

— Maintenant repose-toi et moi je travaillerai, dit-il.

Mais le roi ne lui donna pas la pelle et continua à creuser. Une heure s’écoulait après l’autre, le soleil commençait déjà à se coucher derrière les arbres. Le roi, enfonçant la pelle dans la terre, dit :

— Je suis venu chez toi, homme sage, pour chercher la réponse à mes questions. Si tu ne peux me répondre, dis-le moi, je m’en irai.

— Attends, vois, quelqu’un court ici, regarde qui ? dit l’ermite.

Le roi se retourna et vit que, de la forêt, en effet, accourait un homme barbu. Cet homme tenait les mains contre son ventre ; au-dessous des mains le sang coulait. Quand il fut arrivé près du roi l’homme barbu tomba à terre et, sans remuer, gémit faiblement. Le roi aidé de l’ermite ouvrit l’habit de cet homme.

Il avait au ventre une large blessure. Le roi le lava comme il put avec son mouchoir et une serviette et l’ermite la pansa. Mais le sang ne cessait de couler. Le roi remplaça plusieurs fois le pansement mouillé de sang chaud, de nouveau lava et pansa la blessure.

Quand le sang s’arrêta, le blessé reprit connaissance et demanda à boire. Le roi apporta de l’eau fraîche et lui donna à boire. Cependant le soleil s’était couché tout à fait et la fraîcheur était venue, c’est pourquoi le roi, avec l’aide de l’ermite, transporta l’homme barbu, dans la cellule, et le posa sur la couche de l’ermite. Là le blessé ferma les yeux et parut s’endormir.

Le roi était si fatigué de la marche et du travail, qu’assis sur le seuil il s’endormit aussi et d’un sommeil si profond qu’il dormit toute la courte nuit d’été. Quand le matin il s’éveilla, pendant longtemps il ne put comprendre où il était et quel était cet homme étrange, barbu, qui, couché sur le lit, le fixait de ses yeux brillants.

— Pardonne moi, dit d’une voix faible l’homme barbu, quand il s’aperçut que le roi était éveillé et le regardait.

— Je ne te connais pas et n’ai pas à te pardonner, dit le roi.

— Tu ne me connais pas, mais moi, je te connais. Je suis ton ennemi, celui qui a juré de se venger de toi, parce que tu es mon frère et m’as ravi mon bien. Ayant appris que tu venais seul chez l’ermite, j’avais résolu de te tuer. Je voulais t’attaquer quand tu t’en retournerais, mais toute la journée se passait et je ne te voyais pas. Alors je sortis du traquenard pour savoir où tu étais et je tombai parmi tes compagnons. Ils m’ont reconnu et m’ont blessé. Je me suis enfui mais en perdant mon sang, et je serais mort si tu n’avais pansé ma blessure. Je voulais te tuer, et toi tu m’as sauvé la vie. Si maintenant je reste vivant, et si tu le veux, je te servirai comme l’esclave le plus fidèle, et j’ordonnerai à mes fils d’agir de même. Pardonne-moi.

Le roi était très heureux de s’être si facilement réconcilié avec un ennemi, et d’en avoir fait un ami. Non seulement il lui pardonna, mais il lui promit de lui rendre son bien, et d’envoyer chercher ses domestiques et son médecin.

Après avoir dit adieu au blessé le roi sortit sur le seuil pour chercher l’ermite. Avant de le quitter, il voulait lui demander une dernière fois de répondre aux questions qu’il lui avait posées.

L’ermite était dans la cour. Accroupi près du massif retourné la veille, il y ensemençait des légumes.

Les réponses tant attendues 

Le roi s’approcha de lui et dit :

— Pour la dernière fois, homme sage, je te demande de répondre à mes questions.

— Mais la réponse t’est déjà donnée, prononça l’ermite en s’asseyant sur ses mollets maigres et regardant de bas en haut le roi qui était devant lui.

— Comment, j’ai la réponse ? dit le roi.

— Certainement ! répondit l’ermite. Si, hier, tu n’avais pas eu pitié de ma faiblesse et n’avais pas remué pour moi ce massif, si tu étais retourné seul, ton ennemi t’aurait attaqué et tu te repentirais de n’être pas resté avec moi. Alors le temps le plus opportun était pendant que tu remuais le massif, et moi j’étais l’homme le plus important, et l’œuvre la plus importante était de me faire du bien. Et après, quand l’homme est accouru, le temps le plus opportun était quand tu le soignais, car si tu n’avais pas pensé sa blessure il serait mort sans se réconcilier avec toi. Alors l’homme le plus important c’était lui ; et ce que tu lui as fait était l’œuvre la plus importante.

Ainsi, souviens-toi que le temps le plus opportun est le seul, immédiat, et il est le plus important parce que c’est seulement à ce moment que nous sommes les maîtres de nous-mêmes ; et l’homme le plus nécessaire est celui avec qui l’on se rencontre à ce moment, et l’œuvre la plus importante, c’est de lui faire du bien.

L'album pour enfants inspiré d'un conte 

 

Un album trop peu connu a adapté ce conte. Il s'agit d'un travail de Jon J. Muth, dessinateur américain. 

Résumé : Nikolai sait qu'il veut être la meilleure personne qu'il puisse être, mais souvent il ne sait pas s'il fait le bon choix. Alors il va demander à Léo, la sage tortue.

Quand il arrive, la tortue essaie de creuser dans son jardin, et Nikolaï se précipite pour l'aider. Comme il finit son travail, une violente tempête se déclenche. Nikolai court vers le chalet de Léo, mais en route, il entend des cris d'un panda blessé. Nikolai le sauve du froid, puis se précipite à l'extérieur pour sauver son bébé. 

Disponible sur le site de la Fnac

 

12 définitions de la pleine présence à faire résonner en soi

Dans sa boite à outils de la pleine présence, le psychothérapeute et ancien bouddhiste Donald Altman Ma Lpc, liste différentes façons de définir la pleine présence ou la pleine conscience.

Trouver la définition qui résonne en soi

Il n'est pas inutile d'avoir à l'esprit quelques illustrations de la variété des définitions de la pleine présence et de la pleine conscience. Selon votre sensibilité, l'une vous parlera sans doute davantage et vous serez ainsi plus à même d'en discuter avec vos enfants. 

Donald Altman Ma Lpc répertorie ainsi : 

  • L'ouverture au présent 
  • L'identification de la vérité du changement 
  • L'entière acceptation de cet instant 
  • Vivre dans ce qui est et non dans ce qui pourrait être 
  • Se libérer des habitudes et de la réactivité 
  • Accepter et lâcher prise 
  • Se concentrer sur le moment présent 
  • Changer la chaine de l'histoire 
  • La présence aimante 
  • S'accorder 
  • L'attention seconde après seconde à la respiration 
  • S'arrêter, regarder et écouter. 

D'autres définitions existent. Wikipedia parle de "la conscience vigilante de ses propres pensées, actions et motivations". John Kabat Zinn, le fondateur de la MBSR, parle de "la conscience qui émerge quand on porte intentionnellement son attention sur le moment présent, sans juger - ni lui, ni soi". 

Aux origines du terme "pleine présence"

La pleine conscience et la pleine présence sont les traductions de l'anglais "mindfulness", terme que l'on retrouve parfois repris tel quel dans des ouvrages en français.

"Mindfulness" est une expression dérivée du mot Pali "sati", dont parle la tradition bouddhiste. Selon les textes : 

{Sati} n'est pas l’instabilité, sa propriété n'est pas la perte ; sa manifestation consiste à garder, ou à être face à face avec un objet ; sa base consiste à noter avec force ou à appliquer de façon minutieuse l’attention au corps, etc. Il faudrait la considérer à la fois comme un pilier du fait qu'elle est fixée dans l'objet, et comme un gardien qui garde les portes des yeux, etc. » (Visuddhimagga XIV, 141). 

Le message qui revient

Même si ces définitions diffèrent, je perçois personnellement un même message, celui d'une invitation à entrer dans la réalité du présent avec confiance et sans jugement. Ce serait peut-être ma définition.

Si je devais dire, au contraire, lesquelles de celles citées résonnent le plus en moi à cet instant, je dirais "s'accorder" et "présence aimante", pour la force qu'elles retranscrivent en si peu de mots.

N'hésitez pas à écrire pour partager votre définition. Louis.