Les pensées incontrôlables, oui.
Un des enseignants fondamentaux de la méditation est de nous faire comprendre qu'il y a du bon à ne pas suivre à la lettre nos pensées.
Pour survivre au cours de l'évolution dans un environnement hostile, notre espèce a dû développer une vigilance exacerbée au moindre signe de danger. Pour cette raison, beaucoup de nos pensées s'épanouissent encore dans des mécanismes de peur, d'anxiété, d'angoisse et de jugement. Avec la méditation, nous prenons du recul vis à vis de ces mécanismes. Nous disons "je ne suis pas mes pensées", puisque nous pouvons les observer. Nous sortons de ce que certains appellent le mode "pilote automatique".
Je vous propose aujourd'hui un exercice pour identifier les pensées. Il s'agit du "train des pensées", imaginée par Renee Jain.
L'image du train des pensées
Pour leur faire comprendre que les pensées ne doivent pas être considérées comme des messages de vérités, l'image du train est très parlante.
Avec cette image, il suffit de dire aux enfants que les pensées sont comme des trains qui passent dans une gare.
Nous ne sommes pas ces train. Nous, nous sommes sur le quai, à regarder les train. Quand le train arrive, il ne fait que passer et s'arrête parfois pendant un certain temps. Lorsque c'est le cas, nous pouvons ressentir tout un tas d'émotions. Il ne faut pas s'en inquiéter, simplement respirer et se souvenir que le train ne reste jamais éternellement en gare, il continue son chemin tôt ou tard.
Les trains ne sont pas la seule image. Vous pouvez également adapter l'exercice avec des nuages ou des voitures, ou tout ce qui devant nous passe chaque jour. L'essentiel est de bien comprendre qu'il est possible de prendre de la distance, de prendre la place d'observateur, et d'être confiant dans l'aspect impermanent de toutes nos pensées.
Les pensées incontrôlables, et alors ?
Ce que nous pensons au final n'a pas d'importance.
Comme tout ce qui nous arrive et que nous ne contrôlons pas, c'est la façon dont nous laissons ces choses nous toucher qui compte. Sur cela, sur ce dernier point, nous avons le contrôle.
Nous n'avons pas forcément le contrôle de quand va arriver le train et s'il transporte une pensée anxieuse, mais nous pouvons ne pas bondir dedans et le laisser nous conduire au pays de l'anxiété généralisée, du jugement et de l'angoisse. Car si nous y bondissons, c'est bien cette destination qui nous attend.
Restons donc plutôt à observer, avec bienveillance et compassion, restons donc là, sur le quai, calmement, avec confiance, regardons passer les trains.