Le dictionnaire Larousse définit la timidité comme : le « manque d’assurance, de hardiesse dans ses rapports avec autrui ». Chacun sait reconnaitre quelqu’un de timide. Les ressorts de la timidité sont moins connus.
La timidité n’est pas le problème, c’est notre rapport à la timidité, l’anxiété et le repli sur soi qui posent problème.
Etre timide ou se sentir timide ne signifie pas « ne pas être normal ». La timidité est avant tout un trait de personnalité, en partie prédéterminée par nos gênes. Elle peut être une richesse pour notre monde. Il existe beaucoup de timides heureux.
La timidité n’est donc pas le problème, c’est notre rapport à la timidité, l’anxiété et le repli sur soi qui posent problème.
La pleine conscience aide à changer notre rapport à la timidité. Elle implique :
- D’enseigner aux enfants que la timidité est normale et que beaucoup de personnes le sont.
- De ne pas essayer de faire comprendre aux enfants que la timidité est quelque chose de mal.
- De reconnaitre que la timidité n’empêche rien dès lors qu’on sait en faire une force, un pouvoir.
Etape 1 : Changer le rapport aux symptômes physiques
La timidité a des symptômes physiques nombreux : tensions, coeur qui bat plus vite, tremblement et bouche sèche notamment. La pleine présence et la méditation apprennent aux enfants à se libérer de ces symptomes. Comment ? En les observant simplement, sans entrer dans leur jeu.
Apprenez à votre enfant à simplement remarquer que son coeur bat plus fort, qu’il tremble, que ces choses sont normales et que les sacraliser, leur donner trop d'importance, revient à nourrir la timidité d’autant plus. Apprennez-lui à reconnaitre ces symptômes, puis à se relier à l’instant présent, en étant plus attentif à ce qui se passe à l’extérieur de lui.
Exercice conseillé : le balayage corporel (voir rubrique Méditer ?)
Etape 2 : Changer le rapport aux pensées
La timidité est le résultat d’habitudes cognitives insconcientes. L’enfant et l’adulte timides donnent trop d’importance à ce qui se passe dans leur tête, ils écoutent trop les messages négatifs qui s'y diffusent.
La plupart du temps, les enfants timides ne remarquent pas que leur peur d’être jugé par les autres n’est rien d’autre que des pensées auxquelles ils donnent une trop grande place. Pour eux, il s’agit de la façon normale de fonctionner avec les autres.
Grâce à la pleine présence, la conversion mentale que les enfants timides tiennent avec eux-mêmes arrive à se détecter plus facilement.
Les enfants prennent conscience qu’ils ont le choix. Les pensées qui défilent toute la journée dans leur tête ne sont que des pensées, elles n’obligent à rien, elles ne sont rien de réel, elles ne sont pas eux.
Penser qu’une personne ne nous aime pas, interpréter son sourire, penser à ce qu’on va dire, toutes ces choses sont des jugements qui nous emprisonnent.
Exercice conseillé : demander aux enfants de se souvenir d'une pensée qui les a préoccupé et leur proposer de soumettre cette pensée au "détecteur à vérité". 1) Est-ce que cette pensée correspond à la réalité ? 2) Peut-on voir la pensée différement ? 3) Comment cette pensée me fait sentir ? 4) Comment me sentirais-je si je ne croyais pas cette pensée ?
L'idée est de prendre consicence que les pensées ne sont tout simplement pas des faits, ce sont des événements mentaux qui apparaissent dans l'esprit et dépendent de notre humeur.
Etape 3 : Changer le rapport à soi
Grace aux pratiques méditatives de la bienveillance, les enfants changent leur dialogue avec eux-mêmes et apprennent à se vouloir du bien.
La timidité est le fruit d’une attention à soi dysfonctionnelle qui se focalise sur le mental.
En étant dans l’instant présent, dans ce qui est en train de se passer, en sortant de sa tête pour écouter, observer et profiter de l’expérience, les enfants s'acceptent dans la réalité et en fait profiter tout le monde.
Exercice conseillé : méditation de bienveillance (voir rubrique Méditer )