Technique de méditation

Le meilleur moment pour proposer la médiation aux enfants

On croyait la méditation réservée aux adultes. De plus en plus de travaux scientifiques montrent pourtant ses bienfaits sur les enfants.  

Une question importante pour beaucoup d’entre nous : quand proposer la méditation aux enfants ?

Il n’y a en fait pas de règle en la matière, mais voici quelques conseils.

Début et fin de journée : des moments privilégiés.

De nombreuses études ont établi que la capacité d’attention d’un enfant est maximale en fin de matinée, baisse notablement en début d’après-midi, puis remonte en fin d’après-midi.

Parce que les enfants ne sont pas forcément avec nous en fin de matinnée, on peut dire que le début et la fin de journée sont idéals pour méditer avec les enfants.

Méditer le matin permet de profiter d’un esprit reposé. L’enfant est davantage vigilant et puise dans la pratique une énergie généreuse. Méditer au coucher est également une bonne idée, dans le cadre d’une séance orientée sur la détente du corps et de l’esprit.

Des sensibilités différentes

Comme toujours, il important de comprendre le rythme de l’enfant, il n’y a pas vraiment de temps idéal qui fonctionne pour tout le monde. Il nous faut essayer plusieurs horaires et être à l’écoute. Dansle cadre de séances groupées, on évitera simplement la période de digestion, propice à la somnolence.

Ne jamais oublier que des séances de 5 à 10 minutes peuvent suffire. Dès l'instant on l'on donne aux enfants la possibilité de s’exprimer sur la séance par la suite, par écrit ou à l’oral, pas besoin de chambouler le calendrier.

L'importance de la régularité  

Les enfants, contrairement aux adultes, n'accordent pas trop d’attention aux "rappels visuels du temps". C'est à dire que les montres ou les calendrier ne sont pas, pour eux, le principal moyen de se situer dans le temps.

Pour un enfant, ce qui compte, ce sont les routines. Elles le rassurent, lui donnent confiance et favorisent son autonomie. 

Cela tombe bien, car la méditation est une pratique qui permet de développer son attention, comme un muscle, par un entrainement régulier.

Le meilleur moment pour proposer la méditation aux enfants est donc un moment qui correspond le mieux à l'état de vigilance de l'enfant et auquel on peut soit même se tenir. 

L'absence de contrainte : un aspect primordial

Notez bien que plus importants encore que la régularité, c'est le sens du jeu et de l'absence de contrainte qu'il faut savoir cultiver.

Attention donc à ne pas confondre le fait de proposer régulièrement à l'enfant de méditer, à la mise en place d'une enième activité obligatoire à l'agenda.

Toujours et très simplement proposer à l'enfant de méditer, discuter éventuellement sur l'absence de volonté de pratiquer, et n'en vouloir à personne si l'envie n'est pas là. 

 

 

4 idées pour mettre les enfants en bonne condition pour méditer

Çà y est, vous avez enfin décidé de faire découvrir la méditation aux enfants. Voici quelques conseils pour favoriser la transition vers les séances de méditation.

1. Créez un environnement minimaliste

La méditation sera d’autant mieux accueillie par votre enfant qu’elle se déroulera dans un endroit dédié à sa pratique. Cet espace me semble devoir être à la fois réconfortant et comporter le moins de distraction possible.

Si vous n’avez pas assez d’espace pour créer un espace à part entière, rien de grave.  Prenez quelques minutes avant les séances pour créer un espace de méditation temporaire, en faisant de l’ordre. Vous pouvez même faire participer l’enfant au rangement. L’activité est en effet à la fois physiquement et mentalement salutaire. Pour le psychologue Olivier Douville, « ranger revient à refuser de se laisser envahir par le chaos ».

Ensuite, de quoi s’asseoir ou s’allonger suffit. Si vous souhaitez méditer avec un groupe d’enfant, l’espace est idéalement ni trop spacieux, ni trop exigu, afin que les enfants se sentent libres et rassurés.

2. Expliquez aux enfants la raison de la pratique

Vous pouvez très bien méditer et inviter votre enfant à vous rejoindre. En vous imitant, celui-ci se rendra peut-être compte de certains effets immédiats de la méditation. Il y a également de fortes chances qu’il découvre l’inconfort des débuts !

Il est donc important d’expliquer simplement à l’enfant pourquoi vous méditez et ce à quoi il peut s’attendre.

Banalisez la pratique et les ressentis qui y sont associés. Soulignez surtout les bienfaits de la méditation, l’importance de tentatives répétées et d’une régularité. L’esprit grandit comme un muscle, par des efforts attentifs et répétés :) 

3. Insistez sur l’expérience

L’enfant à qui on a présenté la méditation dans un cadre non-contraignant voudra sans doutes en savoir plus sur le sujet. Selon moi, insistez dès le début sur le fait que la méditation n’est pas une enième matière à apprendre. Ce n’est pas un autre sport pour lequel il faudrait rechercher la performance ultime.

Donnez lui le sens des concepts de bases et invitez-le à découvrir ce que signifie, pour lui, la pratique. 

Vous pouvez créer un langage commun par le biais d’images ou d’histoires pour faciliter le partage d’expérience.

4. Vérifiez le niveau d’attention et d’humeur

La méditation peut aider au sommeil. Cela dit, de manière générale, méditation et sommeil sont diamétralement opposés. La méditation est une invitation à porter attention à l’instant présent, sans jugement et avec bienveillance. L’esprit doit donc être assez éveillé pour ne pas se laisser emporter par une musiques ou des pensées entrainantes.

Pour cela, vérifiez que votre enfant n’est pas trop agité. S’il l’est trop, pratiquer quelques mouvements ou exercices pour évacuer l’agitation.

Vérifiez également que l’enfant n’est pas trop endormi. S’il l’est trop, il peut être utile de reporter la pratique ou de trouver un horaire plus propice.

Bon à savoir : l’attention chez les plus jeunes n’est pas uniforme au cours de la journée. De nombreuses études ont montré qu’elle est maximale en fin de matinée, puis baisse notablement en début d’après-midi, avant de remonter en fin d’après-midi.

Dans tous les cas, vous pouvez également toujours choisir de faire de l’état d’attention de l’enfant l’objet de la méditation en elle-même. Amenez-le pour cela à observer son excitation ou son état de somnolence. Faites lui en repérer les manifestations physiques, émotionnelles et mentales.

La méditation de pleine présence apprend à transformer les divers obstacles d’une pratique en leur consacrant une attention pleine et entière.

La pleine présence peut traverser tous les objets, toutes les sensations et nous faire prendre du recul par rapport à eux. C’est l’un de ces aspects les plus merveilleux.

 

Le tendre pouvoir de l'étreinte

Une technique pour relier les coeurs, apporter la joie, guérir, et se réconcilier 

Dans son ouvrage "Vivre en pleine conscience, aimer", le maître zen Tchich Nhat Hanh partage une technique de méditation originale : l'étreinte de pleine conscience (de l'anglais "hugging meditation"). 

Cette technique peut se réaliser avec des enfants et ces derniers peuvent choisir de la pratiquer avec d'autres enfants, un proche, voire un animal, un arbre ou une peluche. Ce qui se développe ici, à savoir l'amour bienveillant ne requiert pas de s'adresser à une personne en particulier, au contraire, le but est plutôt de pouvoir étendre cette qualité au plus d'objet d'attention possibles.  

L'étreinte de pleine conscience a cependant des vertus importantes lorsqu'on la pratique "entre être humains". Comme l'indique l'auteur : 

Quand nous nous étreignons, nos cœurs se connectent et nous savons que nous ne sommes pas des êtres séparés. L'étreinte de pleine conscience peut apporter la réconciliation, la guérison, la compréhension et beaucoup de bonheur. La pratique de l'étreinte consciente a aidé beaucoup de personnes à se rabibocher les uns avec les autres - pères et fils, mères et filles, amis et amis, et tant d'autres.

Exercice 

La technique est expliquée dans le livre indiqué plus haut et sur le site du centre de retraite de Tchich Nhat Hanh.  En voici une version adaptée (passages en italiques) : 

  1. D'abord, s'incliner, comme pour un salut japonais, et reconnaitre la présence de l'autre. 
  2. Ensuite, entamer trois cycles de respiration profonde pour s'ancrer pleinement dans l'instant présent, on peut dire aux enfants qu'il s'agit de respirer le même air que l'autre personne pour arriver à se connecter à elle. 
  3. Puis, ouvrir les bras et commencer à étreindre, comme un gentil calîn. Se tenir ainsi l'un à l'autre pendant trois cycles de respirations. Et pendant ces trois cycles : 
    1. Avec le premier cycle de respiration (une inspiration suivie d'une expiration) : nous sommes attentif au fait d'être présents à ce moment et en nous sommes heureux. X est dans mes bras et je suis heureux de tenir un être aussi cher à mon coeur dans mes bras. 
    2. Avec le deuxième cycle de respiration : nous sommes attentif au fait que l'autre est présent en ce moment et nous en sommes heureux aussi. Je suis dans les bras de X et je suis heureux que X puisse tenir dans ses bras un être aussi cher à son coeur. 
    3. Avec le troisième cycle de respiration  : nous sommes attentif au fait que nous sommes ici et maintenant ensemble sur cette terre, et nous ressentons une profonde gratitude et un bonheur pour notre union. Je suis très reconnaissant qu'X et moi soyons ensemble sur cette terre maintenant à partager cet air, cet espace et ce temps.  
    4. Nous pouvons alors relâcher l'autre personne et nous incliner en guise de remerciement. 

Tchich Nhat Hanh recommande également en guise de variation de se répéter pendant une simplement étreinte : "J'inspire et je sais que cette personne est dans mes bras, pleinement vivante. J'expire, et je reconnais combien elle est précieuse pour moi. " 

Bonne pratique et étreinte magique à vous. Louis.