Pleine présence

Faire attention à l'inconfort : le jeu des glaçons

Prêter attention à la subtilité de la douleur mentale et physique

A priori, l’inconfort et la douleur ne sont pas les plus belles expériences qu’il soit. Il est pourtant possible de mieux vivre ces moments et de faire des belles découvertes lorsqu’on applique la pleine présence à ces sensations.

Pourquoi ? 

Parce que ce n’est pas simplement le contact du corps avec tel objet ou le contact de l’esprit avec telle situation qui provoque la souffrance. Les histoires qu’on se raconte par rapport à ce que l'on ressent créent souvent une seconde couche de souffrance. 

Il y a ainsi la douleur « primaire » inévitable et objective, et la souffrance secondaire, que nous nous infligeons, faute d’être attentifs à ce qui se passe réellement. 

Quand nous ne sommes pas attentifs à ce qui se passe, les pensées et les émotions qui nous viennent sont centrées sur l’horreur de la situation dans un premier temps et les moyens de fuir cette horrible souffrance dans un second temps.

En d’autres termes, nous tentons de « faire » quelque chose face à la douleur, alors que nous pourrions, au moins pour un temps, « être » avec la douleur, de façon sereine et distante. 

Lorsque nous sommes attentifs à ce qui se passe, nous restons avec la douleur « primaire », inévitable et objective, et nous l’accueillons comme partie intégrante de l’existence. Notre souffrance secondaire ne disparaitra sans doute pas, mais nous pourrons la contrôler et l’apaiser. Progressivement, nous arriverons à lâcher prise.  

Pouvoir échanger avec les enfants sur ces multiples aspects de l'inconfort est important, ne serait-ce que pour que ces derniers aient une meilleure intelligence de leur corps.

Pour cela, inutile de les faire souffrir inutilement ou d'attendre qu'ils fassent une "mauvaise expérience". Une simple activité créera l'occasion de discuter de ces aspects. 

Le jeu des glaçons

L’activité du glaçon permet de prêter attention à la douleur et de voir à quel point le mental et les émotions jouent beaucoup sur ce que nous ressentons. Cette activité est sans danger pour les enfants.  

MATÉRIEL : 

Pour cet exercice, il nous faudra des glaçons, des verres, des serviettes en papier  (ou essuie-tout).  

INSTRUCTIONS : 

  1. Mettez le glaçon dans le verre et demandez aux enfants d’attendre en observant leurs émotions liées à cette attente et cette curiosité. 
  2. Demandez ensuite aux enfants de prendre le glaçon dans leurs mains pendant une minute. 
  3. Demandez enfin aux enfants ce qu’ils ont ressenti pendant que le glaçon fondait sur leur main et après qu'il a fondu complètement (picotement, brûlure ? chatouilles ?)  Comment ont-il réagit à l’inconfort ? Est-ce qu’en se disant autre chose pendant que le glaçon fond, les sensations seraient les mêmes ? Est-ce que les sensations seraient les mêmes à un autre moment de l’année (été, hiver, extérieur intérieur) ou dans une autre situation ? 

Profitez de cette expérience pour donner aux enfants les outils pour appréhender l'inconfort et la douleur et en parler plus facilement. 

Bonne expérimentation à tous. 

La boule à neige, un surprenant outil de méditation

Voir les liens qui unissent nos pensées, nos sensations et nos comportements 

Montrer aux enfants la richesse des connexions qui existent entre nos pensées, nos sensations et nos comportements n’est pas facile. Savoir observer ces liens est pourtant une clé de la conscience de soi et de la sérénité. 

Nous ne sommes en effet jamais obligés de suivre les pensées qui naissent de sensations agréables ou désagréables et nous font agir à la manière d’automates. Nous pouvons prendre du recul et décider d’agir en accord avec ce que nous sommes vraiment. Cette prise de recul peut passer par la méditation telle qu'elle est connue traditionnellement. Elle peut aussi se faire via un objet très banal : la boule à neige. 

Utiliser une boule à neige comme outil de méditation

La boule à neige, vous en avez partout et pour pas cher. Tant mieux, car c’est un outil remarquable pour illustrer les liens qui unissent nos pensées, nos sensations et nos comportements. Je vous propose 5 étapes pour vous en rendre compte. 

  • Etape 1 : Prenez la boule à neige et secouez-là. 
  • Etape 2 : Tout en secouant, la neige devrait tourbillonner et l’eau devenir moins limpide. Observez à quel point il est difficile de voir à travers l’eau. 
  • Etape 3 : Arrêtez de secouer la boule et laissez la neige se déposer sur le « sol» de la boule.  Pendant ce processus, vous pouvez placer vos mains sur votre ventre et sentir votre respiration. Peut-être qu’à mesure que les flocons tombent, votre respiration devient plus profonde. Si ce n’est pas le cas, aucune inquiétude ; il n’y a pas d’objectifs particuliers à atteindre. 
  • Étape 4 Une fois que le tourbillon de neige a pris fin. Prenez un instant pour réfléchir à ce qui s’est passé. La neige est toujours là, dans la boule. Elle n’est pas partie. Seulement vous pouvez à nouveau voir clairement à travers l’eau.  
  • Étape 5 Prenez un instant supplémentaire pour réfléchir à la manière dont nos esprit fonctionnent. L'histoire qui suit vous y aide. 

L'histoire des pensées danseuses

Quand nos pensées s’agitent et s’embrouillent, nous ne pouvons pas vraiment dire que nous pensons clairement. On connait d’ailleurs l’expression : « j’arrive pas à mettre mes idées au clair » «  c’est flou dans ma tête » « j’ai besoin de quelques secondes là, tout se mélange » etc. 

Ce dont il faut se souvenir, c’est que ces épisodes d’agitation ne sont pas une fatalité. Pour prendre de meilleures décisions, des décisions claires et conscientes, ou simplement retrouver le calme, inutile d’essayer de suivre chaque flocon de neige en pleine secousse. Or plus vous faites fonctionner votre tête, plus les secousses continuent.

La tête est une machine à produire des pensées, de la neige, et lorsqu'on les regarde trop attentivement, qu'on s'approche d'elles et qu'on les fixent comme si elles étaient tout ce qui compte au monde, les pensées se sentent regardées, aimées, et décident de faire une danse pour nous montrer toute leur force et leur agilité.  Cela crée des secousses et des tourbillons. Cela peut être grisant parfois, mais une chose est sûre, avec toutes ses secousses et ces tourbillons, on ne distingue plus rien clairement. C'est un problème car nos pensées, à l'origine, nous servent avant tout à voir clairement, pas à nous emporter dans leur danse et leurs tourbillons. 

Pour retrouver la clarté à travers le boule,  pour prendre des décisions plus conscientes ou seulement retrouver du calme, mieux vaut arrêter les secousses. Mieux vaut faire comprendre aux pensées qu'elles ne sont pas tout ce qui compte au monde et qu'elles ne sont pas la pour danser mais pour nous aider à prendre des décisions. 

Comment faire comprendre cela à nos pensées ? En ne les regardant plus aussi fixement. En respirant ou simplement en fixant son attention en dehors de la tête. Ne se sentant plus le centre du monde, les pensées cesseront leur danse aveuglante et reprendront leur noble travail.  

Il ne vous reste plus qu’à essayer cette histoire avec les enfants.  Ca tombe bien, Noel approche à petits pas. Aucune excuse donc pour ne pas investir dans une boule à neige  :)

 

Le défi du verre d'eau, une activité de pleine présence très simple

Cultiver la conscience de soi et des autres 

Le défi du verre d'eau est une activité très facilce à réaliser. Elle fait découvrir aux enfants toute la difficulté d'être vraiment attentif en les soumettant à des défis qui demandent de plus en plus de concentration.

Le défi du verre d'eau permet de cultiver la conscience de soi et des autres. Voyez comment avec les instructions : 

Instructions

Hormis les instructions de l'adulte, l'activité se fait en silence. 


1) Asseyez-vous en cercle (par terre ou sur des coussins) si vous êtes plusieurs ou l’un en face de l’autre si vous êtes deux. Vous devez être assez prêts les uns les autres pour que vos mains puissent atteindre votre voisin ou celui qui vous fait face. 


2) Utilisez un verre d’eau à moitié plein. Chaque joueur passe le verre à son voisin ou la personne qui lui fait face. 


3) Une fois que chacun a pu passer le verre, remplir le verre jusqu’à ras bord et répétez l'exercice, sentez à quel point il est nécessaire de porter son attention aux mouvements. 


4) Une fois ce tour complet, faite de même avec les volets fermés et la lumière éteinte, ou, plus simplement en fermant les yeux. Sentez si d'autres sens que la vue ou le toucher vous sont utiles.  Peut-être avez-vous besoin d'écouter attentivement ce qui se passe... 

5) Prenez quelques instants après cette courte activité pour échanger sur vos ressentis. 
Gardez à l'esprit et insistez sur le fait que si de l’eau tombe, il n'y a rien de grave, cela ne fait de mal à personne. Comme en méditation, le but n'est pas d'être le plus attentif possible, mais de se rendre compte de la variété de nos états de conscience. 

Un exemple en vidéo 

Voici une vidéo en anglais mais dont les images sont assez explicites pour les non anglicistes. 

Bonne pratique :)