12 définitions de la pleine présence à faire résonner en soi

Dans sa boite à outils de la pleine présence, le psychothérapeute et ancien bouddhiste Donald Altman Ma Lpc, liste différentes façons de définir la pleine présence ou la pleine conscience.

Trouver la définition qui résonne en soi

Il n'est pas inutile d'avoir à l'esprit quelques illustrations de la variété des définitions de la pleine présence et de la pleine conscience. Selon votre sensibilité, l'une vous parlera sans doute davantage et vous serez ainsi plus à même d'en discuter avec vos enfants. 

Donald Altman Ma Lpc répertorie ainsi : 

  • L'ouverture au présent 
  • L'identification de la vérité du changement 
  • L'entière acceptation de cet instant 
  • Vivre dans ce qui est et non dans ce qui pourrait être 
  • Se libérer des habitudes et de la réactivité 
  • Accepter et lâcher prise 
  • Se concentrer sur le moment présent 
  • Changer la chaine de l'histoire 
  • La présence aimante 
  • S'accorder 
  • L'attention seconde après seconde à la respiration 
  • S'arrêter, regarder et écouter. 

D'autres définitions existent. Wikipedia parle de "la conscience vigilante de ses propres pensées, actions et motivations". John Kabat Zinn, le fondateur de la MBSR, parle de "la conscience qui émerge quand on porte intentionnellement son attention sur le moment présent, sans juger - ni lui, ni soi". 

Aux origines du terme "pleine présence"

La pleine conscience et la pleine présence sont les traductions de l'anglais "mindfulness", terme que l'on retrouve parfois repris tel quel dans des ouvrages en français.

"Mindfulness" est une expression dérivée du mot Pali "sati", dont parle la tradition bouddhiste. Selon les textes : 

{Sati} n'est pas l’instabilité, sa propriété n'est pas la perte ; sa manifestation consiste à garder, ou à être face à face avec un objet ; sa base consiste à noter avec force ou à appliquer de façon minutieuse l’attention au corps, etc. Il faudrait la considérer à la fois comme un pilier du fait qu'elle est fixée dans l'objet, et comme un gardien qui garde les portes des yeux, etc. » (Visuddhimagga XIV, 141). 

Le message qui revient

Même si ces définitions diffèrent, je perçois personnellement un même message, celui d'une invitation à entrer dans la réalité du présent avec confiance et sans jugement. Ce serait peut-être ma définition.

Si je devais dire, au contraire, lesquelles de celles citées résonnent le plus en moi à cet instant, je dirais "s'accorder" et "présence aimante", pour la force qu'elles retranscrivent en si peu de mots.

N'hésitez pas à écrire pour partager votre définition. Louis. 

 

 

Le souffle, vu par le poète

L'importance du souffle 

La respiration tient une place centrale dans la méditation. Elle nous relie au monde et à la vie. Son rythme et sa profondeur disent beaucoup de nos états d'âmes.

La respiration est le moyen la plus accessible pour revenir au présent, c'est pourquoi on conseille à ceux qui débutent de porter, avant toute chose, un regard neuf et complètement attentif à leur souffle. 

Les bons mots de Rilke sur le souffle 

De nombreux poètes ont senti le caractère sacré du souffle. Parmi eux le génial Rilke dont est reproduit ci-dessous un des textes. 

Respirer, invisible poème.
Toujours autour de moi,
d’espace pur échange. Contrepoids
où rythmiquement m’accomplit mon haleine.

Unique vague dont je sois
la mer progressive ;
plus économe de toutes les mers possibles, —
gain d’espace.

Combien de ces lieux innombrables
étaient déjà en moi ? Maints vents
sont comme mon fils.

Me reconnais-tu, air, encore plein de lieux miens tantôt ?
Toi qui fus l’écorce lisse,
la courbe et la feuille de mes mots.

Dans Sonnets à Orphée

Rainer Maria Rilke, né René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke, est un écrivain autrichien, né le 4 décembre 1875 à Prague, mort le 30 décembre 1926 à Montreux, en Suisse. Il vécut à Veyras (Valais) de 1921 à sa mort. Il est surtout connu comme poète, bien qu'il ait également écrit un roman, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge, ainsi que des nouvelles et des pièces de théâtre.

Ecrire de la poésie sur le souffle avec les enfants : une activité de pleine présence 

La pleine présence et la pleine conscience sont des pratiques, en cela elles doivent être appliquées, ressenties, éprouvées. Expliquer les choses n'est qu'une partie du chemin. 

Pour pratiquer sur le thème du souffle, le plus simple est de respirer, de multiples techniques existent, la plus simple est sans doute de compter ses inspirations (en gonflant le ventre) et ses expirations (en dégonflant le ventre). Cette technique est au coeur de mon livre "Les méditations des super-héros".

Mais pourquoi ne pas non plus faire écrire de la poésie aux enfants sur le thème du souffle, histoire de célébrer ce merveilleux outil au centre de la pratique de la méditation ? 

Deux techniques suggérées par Gabriel Rossi s'y prêtent bien : le haïku et la calligraphie. Parce qu'elles sont des techniques qui invitent à saisir l'essence même de nos expériences, composer de tels textes est une expérience méditative en elle-même, il n'y a donc aucune raison de s'en priver.

Les méthodes du haïku et de la calligraphie pour les enfants sont expliquées sur le blog : Littérature porte ouverte. 

Louis. 

 

 

Surmonter 4 obstacles de la méditation

Les deux défis principaux de la méditation : le lâcher-prise et la vigilance

1) Le défi du lâcher-prise

Méditer revient principalement à lâcher prise par rapport au flot de pensées qui nous occupe chaque jour. C’est un moment précieux pour se retirer du rythme effréné du monde.

Pour arriver à lâcher notre mental très sollicité, rien de tel que de trouver son ancre, autrement dit ce qui nous ramène à l’instant présent. 

Cela peut être la respiration, des sons particuliers, une sensation du corps, les trois à la fois ou tout autre chose. Vers eux, ils nous faut revenir de façon bienveillante chaque fois qu’on sent que nos pensées et nos émotions veulent nous emporter ailleurs qu’ici et maintenant. 

Avec les enfants. L'utilisation d'un bol de meditation ou de diverses cloches peut très bien plaire aux enfants et les aider à se raccrocher au présent de façon simple. Indiquez leur simplement qu'à chaque fois que le son retenti, il convient de se concentrer à nouveau sur la respiration. 

2) Le défi de la vigilance

Un autre facteur à ne pas sous-estimer en méditant est notre état d’éveil. La méditation n’implique pas de fuir ses soucis dans le sommeil ou dans des états seconds. Méditer en pleine conscience implique au contraire de réellement prêter attention, elle justifie en ce sens une approche de vigilence, car il est possible de s’endormir souvent.

Méditation et sommeil sont donc des contraires l’un pour l’autre.

Pour éviter de s’endormir et que les enfants ne s'endorment, quelques techniques :

  • Adopter une position qui n’est jamais trop confortable, être droit plutôt qu’avachi peut aider. Si l’on médite allongé, ce qui peut convenir aux enfants dans certaines circonstances, il faut pouvoir bien sentir le support sur lequel s’appuie notre corps pour garder un rapport dynamique avec lui.
  • Il est bon aussi de trouver un moment de la journée pendant lequel on se sent le plus alerte, en évitant par exemple la période qui suit un repas.
  • Méditer la fenêtre ouverte, pour ressentir l’air frais, est aussi une bonne astuce.

Les autres obstacles

La méditation peut présenter d’autres difficultés. Dans Méditer au Quotidien, Henepola Gunaratana distingue les problèmes et les distractions.

3) "Les problèmes"

En ce qui conerne les problèmes, tels que de la gêne physique, des jambes engourdies, de l’ennui, ou de l’agitation, une solution est bien souvent d’observer ces phénomènes de plus près de façon à en faire l’objet de la méditation pour quelques instants.

C’est-à-dire ne pas les juger ou les interpréter, mais les décrire.

Avec les enfants. Dans un contexte de méditation avec les enfants, parlez donc de la gêne et de l’agitation comme de désagréments normaux qui peuvent s’effacer lorsqu’on les explore d’un peu plus près. Qui n’aime pas être un super explorateur ?

4) "Les distractions"

En matière de distractions, une solution est plutôt ici de guider plus activement la méditation. Par exemple en comptant les respirations par dix ou par cinq, en procédant à un balayage corporel plus minutieux ou proposant des visualisations plus imagées, plus immersives.

Louis.