La méditation vue par les enfants

Comment les enfants parlent de la méditation ? Que ressentent-ils après avoir pratiqué ? Lorsqu'on médite, il est important de prendre un temps d'échange en fin de séance. Voici, en guise d'inspiration, à quoi cela peut ressembler :

Maintenir le cap dans la tempête

Janice L. Houlihan travaille avec les jeunes et a pour objectif de présenter la méditation à un million d'enfants. Dans une de ses conférences, Janice raconte l'histoire d'un élève qui rentre chez lui après une journée d'école.

Comme tous les soirs, l'enfant compte retrouver sa mère, seulement ce soir, sa maman n'est pas là, mais aux urgences. Elle vient d'être la victime d'un gang qui l'a blessé à la tête avec une bouteille en verre après s'être introduit chez elle. Le lendemain, alors qu'on aurait pu comprendre que l'enfant ait autre chose en tête, ce dernier se présente à l'école et répond, comme ses camarades, aux questions du devoir donné par l'enseignant.

L'enfant obtient la meilleure note possible.

Parce qu'il sait que les choses ne vont pas très bien à la maison et que cela se ressent en général sur les résultats de l'élève, l'enseignant demande à l'enfant comment il a fait.

L'enfant répond : "la pleine présence m'a aidé à me concentrer." Les équipes de Janice L. Houlihan avaient commencé à intervenir dans cette école depuis quelques mois seulement...

Apaiser les émotions difficiles

Dans la vidéo "Just Breath", Julie Bayer Salzman & Josh Salzman font parler les enfants à propos de leurs émotions et de la méditation. La vidéo est non scénarisée, les enfants parlent avec leur coeur et de manière spontanée.

On peut les entendre dire :
 "C'est comme ralentir et ensuite s'arrêter"   
 "C'est comme des étincelles qui viendraient se déposer au fond de ton cerveau"
 "Mon cerveau ralentit, je me sens plus calme, je suis prêt à parler à cette personne." 

Se connecter à sa propre force intérieure

Dans sa vidéo de présentation, l'institut Niroga donne aussi le micro aux enfants qui résument tout ce que la pleine présence peut leur apporter.

La méditation est présentée d'une belle façon : un droit des enfants à apprendre à se connecter à leur propre force intérieure.

C'est également l'approche de la ligue des super-méditants :)

"Nous croyons que c'est notre droit d'apprendre à se connecter avec notre propre force intérieure
Imaginez la puissance, le potentiel, la possibilité
dans chaque aspect de notre actes de pleine présence
une classe attentive, une école attentive,
une famille attentive,
une communauté pleinement présente,
un monde pleinement présent,
Quand nous serons plus présents
Plus susceptibles d'écouter que d'entendre
De percevoir que de voir
et d'aider et de servir plutôt que de blesser et de blesser

Imaginez un monde avec un million d'enfants attentifs
un monde avec un peu plus d'amour et de compassion
gratitude et pardon joie et paix"

A vous de faire pratiquer et d'interroger les enfants :)

 

Découvrir le goût caché du chocolat (texte de méditation)

Voici une super-méditation sur le thème du goût. A pratiquer avec un chocolat :)

LE SUPER-MÉDITATION DU CHOCOLAT

Nous allons pratiquer ensemble une super-méditation chocolatée. Être super-méditant c’est quoi ? C’est découvrir des outils pour se sentir bien, en particulier quand on rencontre des petits soucis et qu’on se sent stressé, agité ou envahi par des émotions comme la peur ou la colère. Méditer c’est aussi découvrir des outils pour quand tout va bien, pour arriver à profiter au maximum des belles choses qui nous arrivent. Par exemple quand on mange quelque chose de délicieux. 

Ces outils, on les a bien souvent en nous, seulement on y pense pas toujours. C'est pour ça que la méditation donne des super-pouvoirs et qu'on est des super-méditants. Tous ces outils qu'on découvre en méditant peuvent être quasi-magiques si on s’entraine à s’en servir. 

Au début ça peut ne paraitre pas grand-chose, mais si on médite souvent, on se rend compte que c’est vraiment magique. 

Découvrir le goût caché du chocolat

On l'a dit, la méditation aide à se sentir bien quand on a des petits soucis, mais aussi à profiter au maximum des bonnes choses. 

Qui ne voudrait pas ça ?! 

Il y a par exemple plein de délicieuses choses à manger dans la vie. Être attentif en mangeant c’est nous entrainer à ressentir les goûts avec autant d'intensité que si on mangeait quelque chose pour la première ou pour la dernière fois. Souvent, on y découvre des goûts cachés qui régalent les papilles. 

Être attentif à ce qu’on mange c’est aussi faire en sorte que tout ce que nous apporte la nourriture nous l’apporte au maximum, et donne à notre corps plein d’énergie. 

Nous allons donc méditer pour entrainer notre esprit, à tirer le plus de force du chocolat, comme le feraient des super-héros qui ont besoin des plus grandes forces. 

Ancrer le souffle

Commençons par respirer calmement. En prenant de grandes inspirations suivies de grandes expirations.

Il y a, comme pour manger, deux manières de respirer : une manière automatique, où l’on respire sans vraiment s'en rendre compte, et une manière attentive, où, cette fois, on reste concentré sur tout ce que provoque en nous cette respiration.

La respiration lorsqu’elle est lente nous aide à nous sentir calmes. Ça nous permet de mieux digérer, car le stress, il vient souvent nous mettre un noeud dans l’estomac ou des lourdeurs ; on a mal au ventre et on voudrait se sentir léger.

On peut faire attention à notre respiration en prenant de grandes inspirations qui viennent gonfler notre ventre, comme un ballon, puis en expirant pour dégonfler ce ballon (...) Allons-y. On gonfle le ballon et on compte 1 (...) 2 (...) 3 (...) 4 (...) Puis on dégonfle le ballon, 1 (...) 2 (...) 3 (...) 4 (...). Il est maintenant temps de commencer un voyage imaginaire très chocolaté ! 

Les dents pleines de chocolat

Imagine un morceau de chocolat flotter dans les airs devant toi. Est-ce que tu ressens la salive dans ta bouche ? (...) Observe attentivement ce morceau (...) Comment te sens-tu avant de manger ce morceau de chocolat ? (...) As-tu envie de sauter dessus et n’en faire qu’une bouchée ? (...) As-tu envie de le croquer, bout par bout comme un écureuil pour le savourer ? (...)

Dans ta tête, nomme sa forme (est-ce un rond, est-ce un carré... un rectangle ? peut-être est-ce un coeur ou un animal). Quelle est sa taille (vois-tu quelque chose de petit, comme un shokobon ou de très gros, comme un un maxi kinder).

Enfin, observe sa couleur (est-ce un morceau blanc ou plutôt marron ou noir ?). Imagine que tu attrapes maintenant ce morceau de chocolat qui flottait dans les airs, tu l'as maintenant entre les doigts (...) qu'elle est sa texture ? Est-ce que c’est un morceau dur comme un caillou ? Ou mou comme un chamallow ? (...) Va-t-il être facile à manger ? Va-t-il t’en rester sur les doigts ? Approche maintenant le morceau de chocolat de ton nez ? Peux-tu sentir son odeur ? Que te procure le souvenir de cette odeur ? Arrives-tu à te souvenir de la dernière fois où tu as senti cette odeur ? Ou de la première fois ? Qu'est-ce qui est le plus facile à se souvenir ? (...) ?

Continue d’imaginer l'odeur du chocolat que tu tiens et prends quelques secondes pour essayer de te souvenir d'un moment où tu as senti cette odeur ? 

Enfin dans la bouche !

Imagine maintenant que tu le mâches lentement ce morceau de chocolat, avec délice. Peut-être est-ce compliqué, car c’est tellement bon qu’il est dur de ce retenir ? N’est-ce pas pourtant dommage de ne pas profiter au maximum de ce morceau de chocolat en le laissant fondre sous la langue puis venir entourer toutes tes dents ? (...)

Imagine ton sourire devenir super-chocolaté.
Et au fait, quel bruit ça fait quand tu le mâches ce chocolat ? Est-ce que ça croque ? Est-ce que c’est silencieux ? Si tu étais dans une salle de cinéma avec tes amis pour goûter ce chocolat, quel bruit feraient les autres en le mangeant ? Arriverais-tu à suivre ce qui se passe à l'écran ? ou est-ce un morceau de chocolat qui se laisse fondre complètement ?


Maintenant, imagine que tu avales ce morceau de chocolat ? Visualise le trajet de cette purée de chocolat qui se transforme dans ton corps. Ou va t-elle? Dans l'estomac ! Pose donc tes mains dessus. (...) Ressens-tu cet estomac qui gargouille? C’est vrai que nous sommes en train de lui donner très faim ! Imaginons cette purée de chocolat dans ton estomac qui fait le tri et distribue les bons nutriments dans tout ton corps (...) Imagine ainsi des perles bleues venir nourrir ta peau, des perles rouges venir donner de la force à tes yeux, des perles violettes pour ton cœur, et des perles orange pour tous tes autres muscles...Doucement ton corps reprend des forces et de l'énergie. 

Laisser le chocolat parcourir le labyrinthe de l'intestin

Tout en continuant de respirer calmement en gonflant et dégonflant ton ventre, imagine le morceau de chocolat transformé par ton estomac, continuer son chemin dans tout ton corps. Cela prend du temps, car celui-ci doit emprunter le labyrinthe de ton intestin pour finir son chemin. On va maintenant se concentrer sur le souffle et la respiration pour aider le morceau de chocolat à trouver la sortie du long labyrinthe de ton estomac. Puis on laissera les choses se faire en ouvrant les yeux lentement.


On respire donc lentement avec autant d'attention qu'au début. 1 (...) 2 (...) 3 (...) 4 secondes pour gonfler notre ventre d'air, puis 1, 2, 3, 4 secondes pour dégonfler notre ventre. En respirant doucement par le ventre, les super-héros aident leur corps à prendre toutes les forces dont ils ont besoin.

On peut ensuite ouvrir les yeux et se féliciter d'avoir entrainé notre esprit, comme un super-héros, à apprécier toute la force et la saveur du chocolat.

Continuer la méditation avec l'arrivée d'un bébé

3 idées pour continuer à être pleinement présent avec l'arrivée d'un bébé

Est-il possible de continuer de méditer avec un bébé dans la famille ? Cette question, des méditants se la sont posée et y ont répondu. Voici ce qui est proposé :

1) Chercher la méditation ailleurs que sur le coussin  de méditation

Pour Diana Winston, l'arrivée d'un bébé implique de : "mettre plus ou moins en suspens la pratique formelle de la méditation assise pour une dizaine d'années au moins".

Cela ne l'empêche pas de continuer à s'efforcer d'être pleinement présente. Diana écrit ainsi : "La pleine conscience quotidienne avec un bébé - est bien vivante et... peut-être plus profonde que je ne l'aurais jamais imaginée".

Comment fait-elle ? Simplement :

- Diana est pleinement présente lorsqu'elle allaite, ce qui est devenu évident pour elle, car "il n'y a pas grand-chose à faire lorsque vous êtes assises là pour ça".
- Diane est pleinement présente lorsqu'elle observe sa fille : "J'apporte ma conscience dans mon corps et je l'inclus aussi, Je ne me concentre donc pas de façon rigide sur elle, mais je la laisse faire partie d'un champ plus vaste, tout en restant centrée.  
- Diana est pleinement présente lorsqu'elle marche, ce qui peut s'avérer délicat lorsque sa fille se donne pour mission "d'interagir avec tous les chiens croisés"

2) Se souvenir qu'aucun état émotionnel ou physiologique du bébé n'est permanent

Les plus jeunes enfants font l'expérience d'un cycle d'états émotionnels et physiologiques très variés (sommeil, éveil, agitation, rire, pleurs, colères, curiosité intense, etc.).

Ce qui compte est la relation que nous, adultes, avons avec ce cycle. Le jugeons-nous perturbateur ?  

Nancy Bardacke, fondatrice de Mindfulness-Based Childbirth and Parenting invite les parents à se souvenir que : "quel que soit l'état dans lequel se trouve le bébé à un moment donné, il ne s'agit pas d'un état permanent."

Rien dans la vie n'est permanent et un bébé dont les états changent rapidement nous le fait comprendre d'une façon très concrète. Pourquoi ne pas en profiter pour forger en soi cet aspect important de la méditation ?

3) Méditer sur nos vulnérabilités

Continuer de pratiquer avec un bébé peut également être une belle occasion de méditer sur nos vulnérabilités.

Pourquoi ne pas prendre un moment et réfléchir à la vulnérabilité de ce minuscule être et à cette réalité : tous les êtres humains de la planète, y compris nous-mêmes, ont été cet être très fragile.

Quelle partie de nous même est encore fragile, vulnérable ? L'acceptons-nous et y apportons-nous tout le soin et l'attention que l'on apporte naturellement à un enfant ?

Sources : Lions Roar Magazine et New York Times.