Calme et méditation
La méditation, un outil essentiel pour tous les enfants
La méditation est souvent d’un grand secours lorsque les pensées et le corps s’agitent.
Les technologies auxquelles ont accès les plus jeunes aujourd’hui leur permettent de penser et de réagir plus vite. Des études ont montré l’effet des jeux vidéos sur le cerveau. Ces derniers augmentent la capacité des joueurs à gérer un nombre important d’informations.
Il s’agit là des aspects positifs d’une activité souvent accusée de tous les maux. Il reste cependant légitime de vouloir enseigner à son enfant d’autres compétences, comme le fait de savoir revenir au calme autant que de besoin, ou le fait de rester concentré sur une tâche en particulier. A une époque où les sollicitations extérieures progressent toujours plus, savoir revenir à soi est essentiel. Cette qualité peut se développer via la méditation.
La méditation consiste à prendre le temps, ne serait-ce qu’une minute, pour revenir à l’instant présent. Cela se fait au travers des points d’ancrages naturels que sont les sensations, les émotions, les pensées et les intentions.
Ces derniers ne sont des points d'ancrages qu'autant qu'on accepte de les considérer comme tels. Concrètement cela implique d'observer sensations, émotions, pensées et intention de façon bienveillante, c’est à dire sans jugement, sans interprétation, sans évaluation. Cette prise de recul vient alors court-circuiter le mode pilote automatique dans lequel nous sommes souvent pris. Un enfant en est parfaitement capable.
Comprendre le stress
Médicalement, le stress est défini comme la réponse de l’organisme face à des situations réelles ou imaginées qui nous mettent en danger.
Le stress chez l’enfant est principalement lié aux situations de changement, de manques et d’attentes démesurées. Quelques exemples ici : séparations, manque d’attention, exposition à la violence, pression diverses, rencontre de nouvelles personnes, rentrées scolaires, intimidation, décès…
Parce qu’ils n’ont pas le vécu des adultes, ce qui peut nous sembler le plus insignifiant peut en réalité avoir une grande influence sur les enfants.
Le stress est neutre.
Le stress est neutre. Oui, vous avez bien lu.
On parlera ainsi de stress positif lorsqu’il stimule et permet à une personne de gérer une situation à laquelle elle est confrontée dans l’urgence, ou dans une situation qui sort du confort normal. Cette réaction prépare le corps à l’action, elle active certaines parties du cerveau indispensable. Un certain degré de stress augmente le fonctionnement des défenses immunitaires.
On parlera de stress « toxique » lorsqu’il est vécu comme une menace et nous fait penser que nous n’avons pas le contrôle sur une situation – la réaction sera ici toxique à la fois pour le cerveau et pour le corps.
La méditation et le stress
La méditation fait une grande place à la respiration. La pratique d’une respiration profonde permet de sortir de la réaction instinctive dite « combat-fuite » pour entrer dans un état de relaxation naturel.
Des travaux montrent que la pratique de la méditation modifie plus généralement la façon dont les neurones communiques entre eux. L’amygdale cérébrale, pour partie responsable du stress, se réduit. L’hippocampe, qui en général se réduit sous le stress, augmente pour sa part en densité.
Apprendre à l’enfant reconnaître et à calmer le stress
La méditation et la pleine conscience sont l'occasion pour l’enfant de développer une meilleure écoute de son corps, de ses pensées et de ses expériences.
Éveiller l’enfant à ce que sont les pensées et le sensibiliser aux moyens de s’en détacher lui permet de ne pas se laisser piéger par un flot d’inquiétudes. L’enfant qui médite prend conscience de son monde intérieur et de ses super-pouvoirs. Il a une plus grande confiance en lui pour affronter les défis de la vie et gérer les épisodes de stress qu’il sait désamorcer.
La méditation, outil précieux pour les enfants hyperactifs
Traiter l’hyperactivité par voie médicamenteuse peut être très efficace pour certains enfants. Cette méthode ne correspond cependant pas à tous les enfants. La méditation peut alors se concevoir comme une alternative, ou, au moins, comme un complément bienvenu. Des études ont montré (en), que les enfants hyperactifs qui méditent font l’expérience d’une amélioration de leur capacité de concentration, de leur mémoire de travail, de leur comportement et de leur compétence d’organisation.
Une pratique flexible
Il peut être difficile d’imaginer de jeunes hyper-actifs rester assis pour méditer. Cela n’est pas un problème. De multiples façons de méditer existent. Rester assis en fermant les yeux n’est pas toujours la méthode qui conviendra à l’enfant.
Si vous souhaitez pratiquer de courtes séances de méditation « traditionnelles » avec l’enfant, il n’est pas impossible que les premières séances soient vécues comme des échecs. Bonne nouvelle, l’idée d’échec d’une séance de méditation n’existe pas vraiment. Plutôt que réussir à rester assis et à se relier à soi dans la plus grande profondeur possible, c’est avant tout l’intention posée lors de la pratique qui compte. Comme le sport en quelque sorte, avec la méditation l’important c’est de participer.
Il est surtout important de signaler à l’enfant que le flot de pensées qui "irrigue sa tête" est une chose de tout à fait normal et vécue par nous tous. Le cerveau est réellement fait pour penser, comme les poumons le sont pour respirer. La méditation n’est pas faite pour supprimer ces pensées, mais, bien au contraire, pour les observer et comprendre qu’elles sont inoffensives.
10 minutes par jour voire moins
Même la méditation traditionnelle peut convenir aux enfants souffrant d’hyper-activité. La méditation à base de mantra, parce qu’elle est une pratique très simple, est un bon exercice de démarrage. Les yeux fermés, il suffit aux enfants de répéter en boucle un mantra (un son ou une phrase) pendant 5 à 10 minutes. Inconsciemment, leur attention se fixe ainsi pendant un certain temps. Les mécanismes de relaxation pourront se mettre en place. La méditation à base de mantra a l’avantage de ne pas demander de concentration particulière. D’autres techniques de méditation existent bien entendu (voir plus bas).