Ecole et méditation
La méditation peut renverser "l’effet toxique" de l’école
Le stress fait partie intégrante de la vie, même pour des enfants. Adultes et enfants ont besoin de sortir de leur zone de confort pour grandir et se développer. Dans le système éducatif actuel cependant, ce stress n’est pas un « bon stress », c’est un stress toxique. Le stress toxique apparait lorsque ce qui est demandé à un individu dépasse sa capacité à pouvoir y répondre.
Pour les élèves
Le stress toxique compromet la capacité d’attention des enfants. Il dérègle l’équilibre de leurs émotions et les prive de l’énergie nécessaire pour apprendre. L’exposition à un stress toxique enfant peut avoir des effets dangereux sur le long terme, à la fois sur le plan physique et mental.
La méditation permet aux enfants d’être dans une meilleure disposition pour apprendre. Les enseignants constatent que les classes sont plus calmes avec la méditation. L’anxiété liée aux notes se réduit. La concentration augmente. Les relations entre élèves et avec l’enseignement s’améliorent. Les lycées où des séances de méditations sont mises en place dénombrent moins d’infraction au règlement intérieur.
Pour les enseignants
Un stress toxique commence par réduire la créativité et la productivité. Petit à petit, il conduit à un sentiment de frustration, de dissociation et d’anxiété. Le burnout est la prochaine étape.
Parce que la fonction de police a pris le pas sur le plaisir de transmettre, le métier d’enseignant ne fait plus rêver. L’éducation nationale peine à recruter, pour le plus grand malheur des élèves qui gagnent à avoir devant eux des adultes passionnés.
Les enseignants disposent pourtant d’un outil qui peut les aider à relâcher la pression et retrouver l’énergie dont ils ont besoin. De manière générale les enseignants peuvent mieux gérer les défis du milieu scolaire.
Dans son ouvrage Mindfulness for Teachers, Patricia A. Jennings liste ainsi les principaux bienfaits de la méditation pour ses collègues :
- Meilleure compréhension des émotions : la pleine conscience invite à sortir du schéma de réaction automatique aux évènements
- Meilleure communication avec les élèves, la pleine conscience invite à prendre conscience de tics de langages déficients
- Meilleur rapport aux élèves difficiles, la pleine conscience invite à comprendre l'origine de leur comportement et à agir de façon bienveillante
- Environnement de travail plus coopératif, la pleine conscience invite à abandonner l'illusion du contrôle permanent de tout et de tous.
Pour les parents
Un stress toxique incite les parents à voir leur rôle réduit à celui d'un gestionnaire de listes d’activités quand ce dont a besoin l'enfant est d'une présence emphatique.
Les parents trouvent généralement que la méditation les aide à être plus patients et compatissants. Méditer c'est apprendre à être plus tolérant avec soi et les autres. Une des règles universelles étant que chacun peut donner à autrui que ce qu'il s'est d'abord donné à lui même.
Une solution plus générale : la pleine conscience à l’école.
Parce que le stress toxique est ancré dans l’environnement compétitif du système éducatif, nous avons besoin de créer un environnement plus équilibré. L’introduction d’éléments non-cognitifs dans les programmes scolaires, sous la forme de séances de méditation ludiques par exemple, peut servir cet objectif.
Les apports de la méditation peuvent simplement être intégrés dans les cours où la dimension sensorielle est la plus grande tels qu’un cours d’art plastique, de sport ou de musique. Renforcer l’attention au corps qui bouge, qui crée, qui entend ; inviter l’enfant à observer ces mécanismes pendant la classe et en dehors, voilà un premier pas positif.
De nombreuses initiatives existent pour apporter la méditation et la pleine conscience dans les écoles. Cela est surtout le cas aux Etats-Unis (Mindful Schools) et dans d'autres pays anglo-américains. En France cela commence, très doucement, avec notamment, l'Association Méditation dans l'Enseignement.